Est-ce que vous vous êtes déjà posé les questions suivante :

« Comment puis-je rendre l’expérience de l’apprenant enrichissante, interactive et adaptée à son cerveau lors d’une formation à distance ? »

“Comment puis-je augmenter la connexion et la collaboration entre les apprenants pour favoriser le sentiment d’une communauté d’apprentissage en classe virtuelle ? ».

Moi, oui.

Et voilà mon bilan :

Jusqu’à présent, j’ai utilisé les pratiques et recommandations actuelles pour une conception pédagogique virtuelle centrée sur l’apprenant.

Des exemples : J’ai inclus de nombreuses interactions de groupe centrées sur le sujet.

J’ai divisé une formation en présentiel de deux ou trois jours en une série de sessions virtuelles plus courtes de deux heures, avec des travaux individuels entre les sessions.

J’ai aussi utilisé autant d’options que possible pour ajouter des mouvements physiques aux activités et j’ai prévu des pauses bien programmées.

Par contre je me suis rendu compte d’une chose, un aspect que je n’ai pas pris en compte est l’expérience épuisante pour les yeux, le cerveau et le système nerveux des apprenants en vidéoconférence.

Dans ma quête pour favoriser les liens au sein du groupe, j’ai supposé que les apprenants se sentent plus connectés les uns aux autres s’ils pouvaient voir les expressions et le langage corporel de chacun tout au long de la formation.

Dans les règles de fonctionnement de groupe, Je demande d’avoir des caméras allumées tout au long de la formation ; cependant, je n’avais pas réalisé que cette approche « tout le monde est là » pouvait avoir quelques inconvénients.

 

Un nom pour ce mal : La fatigue “Zoom”

Dès avril 2020, un certain nombre d’articles et de discussions sur la fatigue de Zoom ont commencé à remplir les fils des médias sociaux.

En visant la connexion et l’interactivité, les formateurs de classes virtuelles (nous y compris) surchargent les sens des apprenants.

Le facteur de connexion s’en trouve diminué, tout comme la rétention du contenu par les apprenants.

Le saviez-vous ?

Il existe 9 facteurs qui viennent appuyer la fatigue Zoom.

Facteur 1 / 9 : La disposition et affichage des participants

La vue en galerie, où tous les participants à la réunion apparaissent à la manière du Muppep Show, met à l’épreuve la vision centrale du cerveau, l’obligeant à décoder tant de personnes à la fois que personne n’apparaît de manière significative, pas même l’orateur.

Facteur 2 / 9 : Paraître intéresser

Le seul moyen de montrer que l’on est attentif est de regarder la caméra. Mais, dans la vie réelle, combien de fois vous tenez-vous à moins d’un mètre d’un collègue et fixez-vous son visage ? Probablement jamais.

Les gens ont l’impression qu’ils doivent faire plus d’efforts émotionnels pour paraître intéressés, et en l’absence de nombreux signaux non verbaux, la concentration intense sur les mots et le contact visuel soutenu est épuisante.

Cela mobilise une grande partie de notre capacité consciente.

Facteur 3 / 9 : Sa propre image

L’importance accrue accordée aux indices faciaux et à la capacité de se voir soi-même peut également agir comme un facteur de stress.

La visualisation de nos propres expressions faciales négatives, comme la colère et le dégoût, peut entraîner des émotions plus intenses que la visualisation d’expressions faciales similaires chez les autres.

Sans compter que la plupart d’entre nous regardons notre images,
et d’y découvrir une imperfection, et de se demander comment elle va être interprétée par les autres participants.

Enfin, avoir des têtes géantes qui nous regardent de près pendant de longues périodes peut être rebutant pour beaucoup d’entre nous.

Facteur 4 / 9 : La communication non-verbale

Une grande partie de notre communication passe par le non-verbal : Nos sentiments et nos attitudes par des expressions faciales, le ton et la hauteur de la voix, les gestes, la posture et la distance entre les personnes.

En présentiel, nous traitons ces signaux de manière largement automatique et nous pouvons toujours écouter notre interlocuteur en même temps.

En revanche, lors d’un chat vidéo, nous devons redoubler d’efforts pour traiter les signaux non verbaux. Accorder une plus grande attention à ces derniers ce qui consomme beaucoup plus d’énergie !

Facteur 5 / 9 : Le silence

Écoutez-vous ou êtes-vous figé ?

Le silence dans une conversation de la vie réelle est important et crée un rythme naturel. Mais devant la webcam, le silence peut vous rendre anxieux.

Un retard de 1 à 2 secondes dans la réponse à votre question augmente votre perception de l’autre comme moins amicale ou moins concentrée.

La technologie nous fait prendre du retard dans nos conversations, et nous devons donc être très attentifs à ne pas parler par-dessus l’autre

Sans compter la frustration liée au fait que les gens allument et éteignent leur micro, les connexions qui traînent et les bruits de fond font que la formation à distance est rarement aussi fluide qu’en présentiel.

Facteur 6 / 9 : Le stress de partager son chez-soi et l’interruption par l’un de ses proches

Nous sommes anxieux à propos de notre espace de travail qui se trouve chez-soi et des événements qui pourraient nous faire être mal vu aux yeux de nos collègues.

Est-ce que mon fond Zoom va soudainement faire défaut, laissant mes tendances à l’accumulation en pleine lumière ?

Nous ne nous contentons pas de participer à la classe virtuelle. Nous devons aussi trouver continuellement de nouvelles façons polies de demander à nos proches de ne pas nous déranger, ou de les ignorer lorsqu’ils rampent sur le sol pour attraper leurs écouteurs sur la table à manger pour ceux qui ne disposent pas d’un espace privé pour travailler.

Et, c’est particulièrement difficile.

Facteur 7 / 9 : L’absence de pause entre activité

Nous prenons un café et le simple fait de se déplacer dans une autre pièce est énergisant. Mais à la maison, il se peut que nous ne fassions que travailler sur une tâche et que nous nous rendions à notre formation via Zoom, souvent sans faire de pause.
En formation en présentiel, souvent nous prévoyons des activités de transition ou des pauses, mais qu’en est-il dans nos classes virtuelles ? Une diminution ou une absence de pause, par peur de perdre l’attention des apprenants ne fait qu’obtenir l’opposé de l’effet recherché : diminution de l’attention et fatigue accrue et décrochage des apprenants.

Facteur 8 / 9 : L’absence de mouvement / la marche

De plus, la marche est connue pour améliorer la créativité, ce qui souligne l’importance des discussions en marchant. Nous pouvons nous déplacer pendant la formation en présentiel. Mais qu’en est-il lors des formations à distance, assis devant son ordinateur et sa webcam ?

Sans ces mouvements, nous ne faisons que diminuer plus rapidement notre énergie et celle de nos apprenants. A nous de trouver des stratégies pour faire bouger nos apprenants 😉

Facteur 9 / 9 : Le “multitasking” / multitâche

Vous connaissez le dicton : “à force de vouloir être partout, on est nulle part”.

Nous devons nous concentrer sur :

  • plusieurs visages à l’écran,
  • les messages du chat,
  • le tableau blanc,
  • le quizz,
  • et des signaux non verbaux tels que des personnes qui mettent en sourdine, éteignent leur webcam,
  • les bruits de fond,
  • et bien d’autres

Le multitâche est également épuisant, stressant et peut entraîner une fatigue de l’attention dirigée.

Comment faire pour diminuer son effet ?

Sans les pauses visuelles dont nous avons besoin, notre cerveau se fatigue.

Ne désespérez pas. Nous avons un conseil fondé sur la recherche qui peut vous aider à rendre votre formation à distance moins épuisante.

Introduisez des activités sans caméra et amener vos apprenants à marcher…

Un exemple d’activités sans webcamera

Comme les images aident à mieux retenir le contenu, invitez vos apprenants à utiliser un marqueur/stylo et des fiches ou des post-it pour gribouiller un dessin qui représente un aspect de ce qu’ils apprennent.

Invitez-les à éteindre la webcam pendant qu’ils le font.

Ensuite, demandez-leur d’allumer leur webcam et de partager leurs dessins, s’ils le souhaitent, en les présentant à la caméra. Si le temps le permet, ils peuvent également expliquer leurs images au groupe.

Des pauses régulières avec une activité de mouvement

Notre astuce pour des formations sur la journée : une pause toutes les 55 min de 5 min, puis une pause plus longue de 15 minutes lors de la deuxième séquence de 1 heure. Une pause de 1H30 pour le déjeuner
En clair sur votre journée :
55 min, 5 min de pause, 55 min, 15 min de pause, 55 min, 1heure 30 de pause déjeuner, 55 min, 5 min de Pause, 55 min, 15 min de pause, 55 min.

A chaque pause, mettez en place un défi, faites ramener un objet ! Vous pouvez demander de ramener un objet insolite ! un objet rouge ! Place à votre imagination et celle de vos apprenants !

Cette pratique a pour avantage d’obliger le participant à se lever, et à quitter sa position assise.

Pour conclure

En tant que formateur de classe virtuelle, vous ne ressentirez peut-être pas la fatigue “Zoom” que ressentent vos apprenants, mais vous devez être conscient que l’épuisement est là, que vos apprenants le reconnaissent ou non. Les recherches le confirment. A vous d’en prendre compte et d’adapter votre formation, pour garder vos participants en forme !

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